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Explorer le far… far ouest

en
octobre 12, 2018

Ça y est, après trois journées bien remplies, on quitte la civilisation en direction de la (petite) ville d’Ölgii, dans la province de Bayan-Ölgii à l’extrémité ouest du pays. L’Altaï, qui doit sont nom à la chaine de montagne qui travers l’ouest de la Mongolie, est une région où la majorité de la population est composée de Kazakhs, le deuxième groupe ethnique le plus important de Mongolie.

Arrivée sur l’aéroport un peu lunaire de cette capitale de l’ouest et rencontre avec notre ami Taskhyn, un jeune « entrepreneur » qui a créé son agence de voyage il y a peu et qui nous a aidés à organiser la logistique de notre voyage.

Les montagnes de l’Altai

Au coeur de la Mongolie occidentale

Avant tout, il faut savoir qu’en Mongolie, il n’y a pas de route (ou presque) ! Du coup, si vous ne vous sentez pas de passer vos journées à dos de cheval et que vous opter pour l’option véhiculée, il est indispensable d’avoir un chauffeur local qui connaisse toutes les pistes et surtout, qui sache conduire et éviter les nombreux pièges de la steppe (surtout à l’approche de l’hiver).

Si vous passez par une agence, vous pouvez tomber sur un classique 4×4, mais en général, le top pour affronter la steppe est le bon vieux « Uaz », une espèce de fourgon russe des années 60 capable de passer absolument partout : gravir les montagnes, traverser les rivières ou affronter la boue et la neige comme si de rien était. Le truc, c’est que ça secoue fort… très fort (petit déjeuners légers fortement recommandés avant les journées de route). Et si vous n’êtes pas Mongols, oubliez l’idée de piquer un petit roupillon pendant le trajet… juste impossible !

Si vous avez l’estomac fragile, vous pouvez aussi envisager de vous acheter quelques chevaux et de vous lancer à l’aventure (on a rencontré Dani, un espagnol un peu fou qui avait choisi cette option). Pensez juste à prendre une boussole !

En ce qui nous concerne, on a préféré l’(in)confort du Uaz et nous voilà donc parti à la découverte de l’ouest mongolien avec notre guide/traducteur, notre chauffeur et, à notre grande surprise, Janka, la meilleure cuisinière du pays (si si, je vous jure) qui était chargée de nourrir toute la petite équipe pendant le voyage… on s’est littéralement régalé !

Nous avons passé la première partie du voyage au pied des montagnes de l’Altaï, dans le parc national de Tavan Bogd, à environ 6 heures de route d’Ölgii. Des paysages grandioses de carte postale qui vous donnent un premier aperçu de l’immensité de la steppe mongolienne. Des cavaliers, des troupeaux un peu partout… vaches, chèvres, moutons, chevaux ou yacks et, cerise sur le gâteau, quelques chameaux sur des plateaux sans fin au milieux de sommets enneigés… magique !

Pas mécontent d’en finir avec les montagnes russes du Uaz, nous arrivons en fin de journée chez une famille Tuvan (un autre des 20 groupes ethniques de la Mongolie) pour passer notre première nuit dans une « ger » (ou yourte, comme on les appelle par chez nous).

Tradition nomade, vous êtes accueilli avec le traditionnel thé au lait salé, le pain maison et le classique fromage de chèvre coulant. Un « menu » que l’on a systématiquement retrouvé chez toutes les familles qui nous ont reçu… plus qu’une tradition, c’est vraiment, avec le mouton, la base de leur alimentation (intolérant au lactose, préparer vos pastilles !). En bonus, nous avons eu droit à notre « del », le manteau traditionnel qui vous aide à résister au froid.

Après une première nuit à dormir tous ensemble par terre dans la ger (moi avec 2 sacs de couchage en peau de chameau et 5 couvertures!) et un petit déjeuner bien copieux, nous voilà parti pour une balade à cheval en direction du du glacier Potanine, un glacier de 12 km de long qui marque la frontière entre la Russie, la Mongolie et la Chine.

Retour au « camp » dans l’après-midi et petite balade de quelques heures pour rejoindre un petit lac à flanc de montagne et profiter du couché de soleil.

Seconde nuit dans notre ger 5 étoiles et au réveil, surprise… tout est blanc ! Il a neigé toute la nuit et je comprends maintenant pourquoi les chèvres ont fait un ramdam de fou toute la nuit en essayant désespérément de rentrer dans la ger… elles se pelaient un peu je crois !

On quitte ce petit coin magique en direction du sud… pétroglyphes millénaires, chameaux au milieu de la neige (un peu anachronique il faut l’avouer), pierres dressées par des civilisations depuis longtemps éteintes, forêt et cascade au pied des montagnes de Turgen, la beauté et la diversité de la région s’offre à nous et on en prend plein les yeux.

L’hospitalité nomade

Soirée mémorable dans la maison d’hiver de Tanggul, la soeur de Janka, que nous avons partagé avec toute la famille (un ami qui passait par là) où on a eu la chance de déguster une spécialité locale, le « 5 fingers », un délice qui, comme son nom l’indique, se mange avec vos 5 doigts, et s’accompagne de quelques bouteilles de vodka. Une soirée animée avant une nuit à 9 dans cette petite maison… rien de tel que la chaleur humaine (et la vodka) pour passer les longues nuits d’hiver. Définitivement, l’hospitalité des nomades mongols n’est pas une légende.

Retour vers Olgii pour assister au « Golden eagle hunter festival » avec petite pause en cours de route dans le village de Tsengel pour rendre visite à un chanteur de Khoomii qu’on appelle aussi les « throat singer » (qui chante avec la gorge), impressionnant !

Une fois à Ölgii et après 6 jours dans les contrées sauvages, il faut l’avouer, on ne rêvait que d’une chose… une douuuuuche !!! Notre guide nous dépose alors dans une espèce de sauna hors âge probablement hérité de l’ère communiste et resté en l’état… qu’importe, on l’apprécie à sa juste valeur et savourons comme il se doit notre douche bien chaude, que du bonheur !

Deux jours pour assister au festival avant de rejoindre une famille de chasseur à l’aigle qui nous apprendront à garder les animaux, mais surtout, comment on chasse avec un aigle.

Alban a expérimenté la force de l’animal qui atterri sur son bras alors que je ne pouvais le garder que quelques minutes sur le mien, vraiment lourd le bestiau. En théorie, les chasseurs ne gardent leur aigle que 5 ans avant de le relâcher dans la nature. Malheureusement, nous avons entendu dire que de nombreux chasseurs ne respectaient pas cette règle tacite.

Conclusion

Si vous venez en Mongolie, nous vous recommandons vivement de venir dans cette région non seulement pour admirer les paysages magnifiques et impressionnants de la chaîne de montagnes de l’Altaï, ses vastes steppes, ses forêts et ses montagnes, mais aussi pour découvrir la diversité culturelle du pays et ses différents groupes ethniques (Kazakhs et les Tuvans notamment) qui vivent avec leurs traditions, leur style de vie et leurs coutumes… une expérience incroyable !

La steppe au coucher du soleil

En résumé

On a aimé :

  • Partir hors saison (en octobre) : moins de touristes et prix plus intéressants. Ok, il peut faire nettement plus froid mais pas autant qu’en plein hiver. De plus vous trouverez facilement de quoi vous équiper au marché noir de Naraam Tuul à UB.
  • L’hospitalité et l’accueil des nomads

On n’a pas trop aimé :

  • L’hébergement à Olgii qui est plus que basic si on considère que c’est la ville la plus importante de la région. On recommande de rester en dehors de la ville chez l’habitant.
  • Assister au Golden Eagle Hunters Festival peut être une expérience intéressante mais on a définitivement l’impression que l’évènement a perdu de son authenticité pour devenir un show commercial pour touristes. On s’est aussi senti vraiment mal face qux comportement de certains de ces touristes, obsédés par LA photo qu’ils vont bien pouvoir prendre sans absolument aucune considération ou respect envers les participants du festival qu’ils veulent « immortaliser ».

Informations utiles

Comment s’y rendre :

  • Pour vous rendre à Olgii, vous pouvez prendre un vol local depuis UB avec les compagnies Aero Mongolia et Hunus. AeroMongolia nous a semblé très bien et avec des avions modernes. Ils sont un peu cher en haute saison, c’est pourquoi il vaut mieux acheter votre vol en avance. Attention, leurs avions sont petits et sur les deux lignes, vous ne pouvez transporter que 30 kg, bagage à main compris (et pas de négociation possible).
  • Vous pouvez aussi prendre le bus, nettement moins cher mais évidemment beaucoup plus long (environ 2 jours)
  • Il est également possible de prendre un chauffeur avec une camionnette dans une agence de UB.
  • Dernière option, le cheval ou le chameau, mais comme on vous le disait, c’est une toute autre histoire.

Une fois sur place :

  • Possibilité de prendre un chauffeur, certains parlent anglais (parfois sommairement) et vous proposerons les tours classiques de la région en fonction du nombre de jours dont vous disposez.
  • Si vous préférez passer par une agence locale, nous vous recommandons chaudement Western Altai, l’agence de notre ami Taskhyn qui vous transmettra sans nul doute la passion de sa région et de son pays.

Quoi emporter :

  • Votre équipement dépendra bien évidemment de la saison, mais une fois l’été passé, il peut faire froid et les ger non pas de chauffage central, il y fait chaud dans la journée mais la fin des nuits peut être très fraiche.
  • Il est toujours bienvenu de prévoir des petits cadeaux pour les familles qui vous accueillent. Plutôt que des bonbons pour les enfants qui n’ont pas forcément de dentiste dans le coin, préférez des cadeaux « utiles » comme des crayons de couleur ou des petits cahiers a dessins. Pour les familles, des crèmes pour la peau (les femmes vous adoreront), dentifrices ou savons qui sont parfois difficile à acheter pour eux. Les hommes apprécieront eux des cigarettes.
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Deux animaux de mondes différents (la France et le Pérou), mais qui partage la même passion : la nécessité d’explorer.