Après notre petite petite escale au pays des rennes, nous voilà reparti en direction du sud pour le rejoindre le lac Khovsgol. Courte nuit à Tsanganuur et looooongue journée de route au cœur d’un paysage enneigé qui, en plus de faire disparaître toutes les pistes, rend la conduite beaucoup plus compliquée.
Piloter le UAZ
C’est pourtant au cœur de ce décor blanc immaculé que Byamba stoppe le Uaz au milieu de nulle part, se retourne et me dis un truc du genre : « à toi de jouer ! » (j’ai pas compris tout de suite, il parlait mongol !). En fait, je lui avais avoué quelques jours plutôt que je rêvais (d’essayer) de conduire le Uaz et, avec toute la gentillesse dont ce grand nomade sait faire preuve, il m’en offrait l’opportunité. Me voici donc au volant de la bête, un peu intimidé à l’idée de conduire ce truc dans la neige mais content comme un gamin qui découvrirait un nouveau joujou. Et c’est parti !!!
Boite de vitesse capricieuse, direction super pas assistée et pédales qui vous remontent au niveau du genou, l’animal n’est pas facile à dompter. Vous ajouter les 20cm de neige tombés la veille histoire de vous faire partir à droite et à gauche à chaque coup de volant et vous avez une (petite) idée de ce que c’est que conduire un Uaz. Et encore, le terrain était tout plat !
Après un petit quart d’heure de conduite, mon respect pour ces chauffeurs de la steppe est monté d’un cran… certes, le véhicule passe littéralement partout mais le piloter sur des terrains extrêmes sans rester planter à chaque virage nécessite un vrai savoir faire et des milliers de kilomètres d’expérience… chapeau bas !
Fiorella ne résiste pas non plus à essayer, avant que le terrain ne se complique de nouveau et que Byamba se décide à reprendre les choses en mains.
Du coup, c’est finalement à la nuit tombée et sous la neige que l’on arrive sur les rives du lac.
Le lac Kovsgol est considéré comme le petit frère du fameux lac Baïkal situé un peu plus au nord en territoire russe. C’est le second lac le plus grand de Mongolie après le lac Uvs Nuur, mais le premier en terme de profondeur et je m’arrêterais là pour les infos géographiques un peu rébarbatives (si vous voulez en savoir plus, allez voir notre ami wiki).
Haut lieu du tourisme local en été, les rives du Kovsgol retrouvent leur quiétude à l’approche de l’hiver. C’est donc via une route totalement déserte que l’on rejoint notre ger (yourte) situé dans une espèce de camps sur la rive ouest à quelques kilomètres de la petite ville de Khatgal.
Dîner et nuit au chaud dans une ger 5 étoiles et réveil… sous la neige !!! On passe du coup la matinée à lézarder en attendant que ça se lève. Le soleil faisant son apparition seulement en début d’après-midi, il est trop tard pour faire une rando à cheval comme on l’avait prévu ; on se rabat du coup sur une petite balade dans la forêt située juste derrière le camp. L’idée étant d’essayer de prendre un peu de hauteur pour profiter d’une vue à 180° sur le lac.
La promenade est sympa, tout comme la forêt enneigée, mais après une heure et demi de marche dans 20cm de poudreuse, il faut se rendre à l’évidence : on n’atteindra jamais la petite colline ! On se décide du coup à faire demi tour pour retrouver la chaleur de la ger avant la nuit tombée.
Chevaucher dans la steppe
Réveil aux aurores pour admirer le magnifique levé de soleil avant de quitter ce petit coin de paradis pour rejoindre l’autre rive où nous attend une famille de nomades qui doit nous emmenez pour une longue balade à cheval sur les bords du lac.
Encore quelques heures de route dans la neige avant de faire connaissance avec notre nouvelle famille d’accueil et surtout avant que je m’écroule dans un coin de la yourte, assommé par la grosse crève que j’ai chopé deux jours avant après la nuit glaciale dans le tipi (ma chérie la llama avait quelque peu tiré à elle toute la couverture).
Fiorella profite elle de la petite pause pour se lancer dans une session dessin/vocabulaire avec un des enfants de la famille… une réussite !!
Mais bon, depuis le temps qu’on l’attendant, il est temps d’enfiler le Del, de chausser les bottes en poils de moumoutte et partir chercher nos montures pour une bonne rando à cheval le long du lac.
Encore une fois, les paysages sont grandioses et ces quelques photos vous donneront un bien meilleur aperçu de la beauté du lieu que tous mes beaux discours :
Bref, une expérience et un sentiment de liberté incroyable que de monter ces chevaux à demi sauvages dans ces vastes étendues… un peu cliché certes, mais des clichés comme ça, je veux bien en vivre tous les jours 😉
La rando se termine au coucher du soleil (ça commence à cailler sérieusement) pour enchainer avec une soirée mémorable au coin du feu en compagnie de toute la famille… définitivement, la chaleur humaine des mongoles restera pour nous une expérience aussi incroyable qu’inattendue…. une vraie leçon de vie.
Vous connaissez le Khuushuur ??
Notre expérience dans le grand nord prend fin et c’est avec regret que l’on quitte ces terres sauvages peuplées de gens dont la simplicité et la générosité n’ont d’égale que leur hospitalité…
Une dernière pause sur le chemin du retour pour visiter le monastère Amarbayasgalant Khiid (essayez de le prononcer, vous allez voir c’est pas facile) et c’est le retour à la capitale pour nos dernières heures sur le sol mongol avant de prendre la direction du sud à la découverte d’un nouveau pays… la CHINE !!!
Bonus track… Manga style !
En conclusion
On a aimé :
- Les rives enneigées du lac
- Profiter de la quiétude hivernale
- La randonnée à cheval
- L’accueil des mongols (encore et toujours)
- Visiter la rive est du lac, beaucoup plus sauvage que son pendant occidental
On n’a pas trop aimé :
- Le froid glacial de ce début d’hiver (surtout Fiorella)
Informations utiles :
Comment s’y rendre :
- Pour vous rendre à Mörön, vous pouvez prendre un bus depuis UB (environ 8h) et trouver un guide local sur place (ou juste un chauffeur avec son Uaz) pour vous rendre à Khatgal.
- Vous pouvez prendre une agence directement depuis UB et vous rendre en véhicule jusque dans le nord. C’est une bonne option mais gardez en tête que le trajet et long, entre 3 et 4 jours, selon les conditions. On vous conseillera bien sûr l’agence de Soko, Mongol Nomads qui, en plus de sa disponibilité, nous a organisé un voyage de rêve.
Une fois sur place :
- Profitez de l’hospitalité des Mongols et de la beauté des paysages autour du lac Khovsgol
- Possibilité de faire des rando à cheval
- En été il est également possible de faire des excursions sur le lac
Quoi emporter :
- Le confort sur place est plus que sommaire et, selon la saison, il peut faire froid, voir très froid. Prévoyez des vêtements chauds. Pour le reste, l’agence devrait vous fournir ce dont vous avez besoin.
